samedi 6 mars 2010
…Il a ressurgi, le vent, à l’heure de l’angélus. Familier d’abord, lâchant quelques bourrades au dos des maisons.
le bruit de la clenche
derrière la porte en bois
premiers réverbères
Et puis son intrusion, jusque dans les pierres sèches des clos centenaires.
en plein mur
la course des ombres
Aziyadé à l’affiche
Sur les coups de minuit, grondement sourd, continu, surgi de l’océan.
rideau -
du sel
sur les vitres
Souffle impérieux, infatigable, léchant, creusant, récurant le moindre interstice.
pieds nus
de la poussière sur le plancher
douleur aux tempes
Trois heures du matin. La mer furibonde assiège les digues, arrache les parapets, éventre, déracine, engloutit.
sur l’almanach
des enfants jouent au train de chaises*
liaisons coupées
Soleil matinal. Aucun coq n’a chanté. Dans les vastes terres noyées, des oiseaux de mer égarés. Un ibis survole lentement le marécage.
L’eau, la boue, jusqu’au coeur des villages.
dans le cupressus
le chant du rossignol
clair comme jamais
* "Le train de chaises des Tuileries", photo de Robert Doisneau
Xynthia, dimanche 28 février 2010
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L'harmonie dans le chaos...
RépondreSupprimerJe reviens sur Camus... pour te remercier pour ton commentaire et si tu n'as déjà jeté un oeil sur le magnifique album de photos et de textes faits par sa fille... tu peux...
touchée par cet haïbun
RépondreSupprimerMerci Ötli Un beau livre à se procurer celui de Catherine Camus.
RépondreSupprimermimik, merci également. C'est drôle comme tout est calme après le déchaînement.
Très beau haïbun !
RépondreSupprimerMerci Monika. Je n'avais pas encore écrit de haïbuns. Les tristes événements récents m'en ont donné l'occasion.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerMalgré les multiples infos (radio, télé...), cette tempête ne m'avait pas encore touchée...Ca y est c'est fait! Merci pour ce beau blog.
Gwenaëlle (je vais parfois au kukaï de paris)
Merci de ta visite et de ton compliment, Gwenaëlle. Nous nous sommes peut-être déjà rencontrées à Paris... Je peux parfois y aller.
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