samedi 12 janvier 2013

CONCOURS MAINICHI 2012


Le premier prix du Concours Mainichi 2012 a été attribué à Hélène DUC. 
Félicitations à elle !


ma mère m’appelle
par le prénom de ma soeur morte
retour des oies sauvages
— Hélène Duc (France) 


Voir : http://mainichi.jp/english/english/features/haiku/etc/pdf/MainichiHaikuContest2012.pdf



Pour ma part, une mention honorable :


solstice d’été
pendant la sieste un oiseau
est mort sur mon seuil
—Danièle Duteil (France)

**

30 commentaires:

  1. La question est : quel indice frappe ou non tel membre d'un jury ? Créer l'étonnement ? Proposer de la rareté (comme H. Duc) ? Si j'exprime ma pensée profonde, il est question de "séduire" un jury ! Quel intérêt ? J'aime beaucoup la proposition de la lauréate, mais, en quoi celle de Danièle aurait-elle moins de valeur ? D'où ma perplexité face aux concours... inutiles. Gagner un concours, c'est entrer dans les normes d'autrui...J'ai résolu le problème, mais mon âge n'est pas le vôtre.

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    1. Tu vois, Marcel, c'est le goût du jeu qui m'incite le plus souvent à participer à un concours. Si un de mes haïkus plaît, tant mieux ; sinon, ce n'est pas grave. Que tel ou tel haïku n'arrive pas en tête ne signifie pas qu'il a moins de valeur mais plutôt qu'il résonne moins dans l'esprit, le cœur du jury. Pour les kukaïs, c'est pareil. Le plaisir réside surtout dans le partage.

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  2. Joli prix et une mention méritée :)
    Je partage les réflexions de Marcel Peltier... mais je trouve malgré tout intéressant la confrontation d'une oeuvre avec le regard, la pensée, les émotions des autres. Et tant pis pour les critères et "la" norme.

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    1. Merci, cher ami ! Comme je l'ai expliqué à Marcel, je prends l'exercice comme un jeu.

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  3. Merci pour ces belles créations partagées par les auteurs et mise en valeur par ce concours.

    Je partage aussi les réflexions de Marcel sur les concours et le point de vue de ":)".

    Cela me renvoit cette question : pourquoi écrivons-nous ? Pourquoi diffusons-nous nos écrits par internet ou ailleurs ?

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    1. Bonjour Mido,

      Pourquoi ? C'est tout naturel lorsque nous possédons un bien, ici l'écriture, en commun. Le haïku est issu du renga, poésie de groupe et donc partagée.

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  4. à propos: je suis d'accord que "le plaisir réside surtout dans le partage" mais je pense aussi que la gain depend de l'expérience personnelle et l'association avec la vie d'un jury ...

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  5. "pourquoi écrivons-nous ? Pourquoi diffusons-nous nos écrits par internet ou ailleurs ?"

    "Si chacun de nous avouait son désir le plus secret, celui qui inspire tous ses projets et tous ses actes, il dirait : « Je veux être loué. » (…). Personne n'est sûr de ce qu'il est, ni de ce qu'il fait. Si imbus que nous soyons de nos mérites, nous sommes rongés par l'inquiétude et ne demandons, pour la surmonter, qu'à être trompés, qu'à recevoir de l'approbation de n'importe où et de n'importe qui. L'observateur décèle une nuance suppliante dans le regard de quiconque a terminé une entreprise ou une oeuvre ou se livre tout simplement à quelque genre d'activité que ce soit..." Cioran :-)

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    1. Je comprends bien tous vos points de vue et je les partage volontiers.
      Comme par hasard (?), les personnes qui s'expriment, ici, sur le blog de Danièle échangent régulièrement entre eux et peuvent être considérés comme des "copains", simplement par ce qu'ils sont souvent sur une même longueur d'onde. Ce partage est effectif, dans les ratés, comme dans les plus rares réussites. Face à un jury, je ne sais pas si on partage... Bien entendu, pourquoi pas le jeu !
      Pourquoi nous écrivons ? Pourquoi j'écris ? Cela fait plus de 50 ans que j'écris et, dans le domaine de la pédagogie - mon métier - j'ai apporté des solutions à divers problèmes de handicaps, quant à la poésie, c'était un passe-temps, un défi personnel, mais au fur et à mesure que j'ai produit des textes, j'ai été de plus en plus difficile (autocritique), et j'ai eu de moins en moins envie de publier. Ce qui explique les nombreuses destructions dont furent victimes mes "haïkus". Aujourd'hui je n'ai plus rien à prouver à moi-même (je ne peux même plus lire Tintin, 77 ans), le chemin se rétrécit, avec davantage d'obstacles à franchir, mais j'ai acquis la liberté. Merci à vous tous de m'avoir lu,...

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    2. Et personnellement je t'ai lu avec grand intérêt... car au fond, n'aspirons nous tous pas à éprouver, chaque jour un peu plus, une plus grande liberté... y compris à l'intérieur de nous-même. Et c'est dans cet échange que nous trouvons de nouvelles pistes à explorer, comme celle que tu viens de me donner.

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    3. J'écris, beaucoup sans doute. Je ne collectionne pas mes haïkus puisque je n'en garde pas de traces en général : mes publications (revues, blogs, concours...) sont pratiquement les seules traces. Ma liberté, c'est aussi cela : je ne m'encombre pas. Je conserve en mémoire "l'idée" du haïku car j'aime le reprendre ensuite, sous une autre forme. Le jeu, toujours le jeu qui me pousse à tenter de nombreuses expériences.

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    4. Tout bon, Danièle.
      Merci également à Ö pour son attention.

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  6. Merci de vos commentaires, Iris, André, Marcel et les autres. Une petite remarque : depuis que Shiki a donné au haïku un nouvel essor, il fait l'objet au Japon de nombreux concours, notamment dans les journaux. C'est une tradition qui ne date pas d'hier.

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  7. Je comprends tout à fait les réflexions diverses qui se manifestent sur ce sujet .
    Il existe de plus en plus de concours sur des thèmes divers d’expression écrites, musicales, picturales etc…
    Mais si nous sommes à l’ère du partage de passions, ce n’est pas toujours à l’aune du talent, la subjectivité de certains membres de jury empêchant parfois le « regard » de s’ouvrir sur l’œuvre proposée.
    Combien de fois ai-je été « émue » au plus profond de moi par une œuvre qui avait pourtant quelques « imperfections » maladresses mais c’est justement ces « maladresses » qui la rendaient si « extraordinairement autre » et porteuse de beauté…
    Tout dépend de ce que l’on exige ou attend d’un concours
    Mais pour ce qui est du souci du « parfait », cela est tout autre chose
    Ne plus « faire » par humilité (impression de ne pouvoir faire la qualité que l’on « exige » ou croit devoir «faire naître ») s’éloigne à mes yeux de la création.
    La technique doit être au service de la création mais pas être un « carcan » au risque de faire perdre l’élan créatif.
    Cela n’empêche pas pour autant d’essayer de mieux « faire », de faire et « défaire » mais surtout « garder » les "brouillons" comme « jalons » de parcours en toute humilité.
    Il faut parfois accepter son «imperfection » pour trouver son « chemin » créateur , quelques cailloux nous font « trébucher » mais font la beauté du chemin, du parcours avec ses ombres et lumières.

    Je trouve vos témoignages enrichissants et précieux et n’oublions jamais que la différence est richesse et ne doit pas générer une « hiérarchie ».
    « Exposer » son œuvre n’est pas « forcément » dire « admirez » ce que l’on a fait mais , tout simplement » voilà mon regard sur » je vous l’offre en partage et j’ai besoin du « vôtre ».

    Une musique qui n’est pas jouée est-elle encore « musique » ? Elle est « pleinement » musique si des oreilles peuvent l’entendre

    Personnellement je suis plus dans l’expression picturale que poétique mais de temps à autre j’ai besoin de « dire » avec les mots plutôt qu’avec le crayon ou le pinceau et c’est vraiment un « besoin » intense et plein « d’imparfait » mais empreint d’élan.


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    1. Jacqueline, tu es une sage ! J'aime cet avis extrêmement nuancé. Merci !

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  8. Félicitations Danièle et Hélène !

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  9. Félicitations aux lauréatEs !
    Merci pour les réflexions. Intéressant !

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    1. Merci, Monika ! Un concours qui a l'avantage, en tout cas, de nous régaler d'une lecture passionnante de haïkus !

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  10. Félicitations, Danièle! Votre haïku est fort beau et la récompense méritée.

    Les échanges sont intéressants! Pour ma part, je partage l'opinion de Danièle qui estime qu'un concours est avant tout un jeu et qu'il faut accepter qu'il y ait des gagnants et des perdants. Certes, le fait d'être primé traduit une certaine reconnaissance à laquelle personne ne peut rester indifférent mais, elle ne signifie pas pour autant que ceux qui ont concouru et n'ont pas été choisis, ont démérité. la roue tourne...

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    1. Merci, Claudie ! Je pense qu'il faut voir les choses simplement. Mais je comprends aussi que certaines personnes rejettent l'idée de concours. Peut-être un jour en sera-t-il de même pour moi ?

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  11. Ah!Passionnants ces échanges autour de l'écriture. Qu'ajouter de plus?
    Quant aux concours, tout d'abord Félicitations à Danièle et aux autres lauréats. Le premier prix est époustouflant. Et bien sûr, on peut toujours se poser la question: pourquoi tel haïku et pas tel autre. Je pense que tous les haïkus retenus pour une mention, mériteraient d'être "premier". Mais qu'importe ce qui sait attirer les faveurs du Jury!
    J'ai participé à pas mal de concours de poésie mais au final, j'ai remarqué que pour ces concours, je produisais des poèmes "ayant des chances de plaire ", j'ai mis un frein à mes participations. Aujourd'hui, ce que j'ai à dire de personnel prime sur l'élaboration d'une "belle œuvre".

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    1. Encore un point de vue très intéressant, Monique. Mais, avec le talent qui est le tien ce que tu as à dire de personnel séduit aussi ! Tant mieux pour tes lectrices et lecteurs.

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    2. Très bien vu, Monique. En arrière-plan, dans l'inconscient - et même le conscient - le candidat veut PLAIRE. Quant on a atteint le stade de la véritable liberté, on refuse les louanges, les félicitations, on est ceci ou cela, point final.

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