SHIKOKU : Derniers jours
25 SEPTEMBRE
Ritsurin Koen
Photo Gotani
Le parc Ritsurin (Ritsurin Koen) situé à Takamatsu, est un des plus beaux du Japon. Il a été construit en 1625. Couvrant une superficie de 75 hectares, il offre une magnifique promenade autour d'une pièce d'eau centrale.
Ses plantations de pins noirs (Kuromatsu), aux troncs tortueux si particuliers et à la taille si élégante, font partie des curiosités offertes au public.
ronde des pigeons
sous les kuromatsu
soleil vertical
Le parc est adossé au Mont Shiun-zan. Plusieurs collines et plans d'eau contribuent à créer l'harmonie générale et une ambiance zen.
La maison de thé
bruit de la cascade
les visiteurs silencieux
au salon de thé
les hagi fleuris
sur les flots teintés de rose
une barque glisse
hagi :
arbre du Japon à floraison automnale
attente patiente
sous les fleurs de nénuphars
parfois un remous
Au passage des promeneurs, une multitude de carpes coi se précipite sous les ponts pour réclamer pitance. Bien m'en a pris de vouloir leur être agréable !
la bouche des carpes
ma caméra fracassée
pour un bout de pain
(...)
La journée du 25 septembre est encore bien remplie car Mme Miyabi
Yukawa, professeur de haïku, membre de Hototogisu, disciple de Takahama Kyoshi, nous offre plusieurs activités autour du petit poème. Après le ginko (balade haïku) du matin, nous participons à une lecture de haïkus en français, anglais (traduction par M. Chris McCabe, Coordinateur des relations et affaires internationales de la préfecture de Kagawa) et japonais. L'après-midi, c'est à un tensaku (réécriture de haïkus selon les conseils d'un maître) que nous sommes conviés. Comment écrire des haïkus ? Mme Yukawa insiste sur la nécessité de mobiliser
tous ses sens afin de se placer dans le processus de création du haïku. Elle nous parle de ses méthodes d'écriture personnelles.
Mme Yukawa à gauche, Chris San à droite (Photo Gotani)
Nous dégustons entre temps le macha pour lequel le thé vert est moulu très fin. Il est accompagné du petit gâteau traditionnel, toujours très délicat.
Photo Gotani
goûtant le macha
je cherche un mot de saison
un coup d'éventail
Parlant d'éventail, une très belle exposition est visible dans le musée d'art et traditions populaires de Mitsuri Koen. La forme des éventails varie selon l'usage et l'époque.
Les plus anciens sont arrondis (Uchiwa) et ne sont pas pliants comme plus tard les Ôgi. Leur surface, décorée de différentes manières, peinture, calligraphie, poème... permettait de joindre le raffinement à l'utilitaire.
Il en existait qui servaient aux hommes à déclarer leur flamme, certains étaient réservés aux guerriers, d'autres permettaient d'activer les braises...
Leur appellation varie selon leur destination précise.
Le musée présente aussi des poteries et des objets traditionnels en usage autrefois au Japon. De magnifiques kakemono (peinture ou calligraphie sur soie) ornent le vaste espace d'exposition.
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Soirée au restaurant Nicho, "Les deux papillons", à Takamatsu
La cuisine et le lieu, une ancienne maison de geishas, sont magnifiques.
Photos Gotani
Cuisine traditionnelle raffinée (kaiseki ryôri), typique de la région de Sanuki (ancien nom de la province de Kagawa). Plaisir des yeux et des papilles...
http://www.2chou.jp/
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26 SEPTEMBRE
Visite matinale à la préfecture de Kagawa où nous sommes reçus par M. Tenkumo, vice-préfet de Kagawa.
Photo Gotani
Panorama de Takamatsu
depuis les fenêtres de la préfecture
Après la présentation générale au public du projet "Balade-haïku à Shikoku" par les organisatrices, Mme Osaki, présidente de l'association Shikoku Muchujin et Mme Gotani, présidente de l'association Japon-Auvergne Nippon-Auvergne (JANA) de Clermont-Ferrand, chaque participant au voyage à Shikoku commente une partie du programme en s'appuyant sur son blog et les photos sélectionnées.
Puis, M. Oshita, directeur du centre de management culturel de Mitshubishi UFJ de Tokyo, donne une conférence intitulée « La culture japonaise et l’emploi du kigo dans le haïku ».
Conférence de M. Oshita
traduite par M. Chris McCabe
Définissant le kigo (mot de saison) comme la véritable mémoire des Japonais, puisque chaque époque crée de nouveaux kigos, M. Oshita pointe l’importance du recours à l’allusion et au mot de saison en tant que caractéristiques essentielles de la culture japonaise. Il rappelle que, pour Basho, le kigo était primordial.
La manifestation s'achève par un repas amical réunissant de nombreux acteurs de cette belle aventure à Shikoku. M. Noguchi est heureux de créer, une dernière fois pour nous, des calligraphies illustrant quelques-uns de nos haïkus.
J’imagine que pour toi/vous, avoir une spécialiste de haïkus qui conseille et encourage a du être une expérience vraiment enrichissante!
RépondreSupprimerCes Kuromatsu sont des poèmes à eux seuls!
Belle journée Danièle, et merci!
Oui, Colo. Nous avons rencontré plusieurs conférenciers et autres personnes spécialistes. C'est intéressant de voir comme s'écrivent les haïkus sur le terrain. A Shikoku, les gens sont très traditionalistes, ce n'est pas partout le cas au Japon. Bonne soirée.
SupprimerGrand coup de cœur pour les kuromatsu et le parc dans lequel ils se trouvent. D'une beauté rare !
RépondreSupprimerRitsurin Koen est vraiment un endroit magnifique. Merci de ta visite, Monika !
SupprimerCes pins noirs, qu'ils sont beaux !
RépondreSupprimerLes pins noirs et tout le parc. Il faudrait pouvoir le visiter en chaque saison pour en apprécier toute la beauté. Merci, minik do !
SupprimerAu sein de la nature
RépondreSupprimerle jardin zen -
salutations des hagi
merci pour ce magnifique reportage
Un bel ordonnancement dans ce parc au visage différent à chaque courbure du chemin. Merci, Yanis. Bonne soirée.
Supprimerpassionnant merci Daniele
RépondreSupprimertrés photogéniques ces Kuromatsu, aussi beaux que les parasols d'ici ... enfin presque ;)
depuis ton voyage là-bas ...
tu t'es convertie
au 5/7/5 ???
Bonjour Mido,
SupprimerJe ne crois pas être convertie au 5/7/5. je m'efforce de respecter ce rythme(avec un certain plaisir quand même !) pour le compte-rendu de Shikoku. Mais j'écris beaucoup à côté. Ceci dit, ce n'est pas mauvais, de temps en temps, de revenir aux fondamentaux : ils permettent de savoir pourquoi on a envie de s'écarter de la règle.
Merci pour ce beau voyage culturel et pour le plaisir des yeux(paysages, êtres rencontrés, poésie des haïkus(au fait avec ou sans s?).
RépondreSupprimerJ'ai été séduite par le mouvement créé sur les photos par ces magnifiques pins noirs et par la richesse de tout ce parcours de chaque jour.
Je pense que tu ressentiras l'onde de choc bien longtemps après ton retour et que nous en récolterons quelques beautés supplémentaires au fil des mois.
Merci pour tout.
Merci beaucoup, Maïté, pour ce gentil commentaire que je découvre seulement aujourd'hui. Je suis heureuse d'avoir pu faire partager ces beaux moments qui resteront effectivement longtemps gravés dans ma mémoire.
RépondreSupprimerPour "haïku" : la plupart des gens écrivent maintenant "haïkus" au pluriel.
Belle soirée !