jeudi 13 mai 2010
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Ascension-
ses yeux
rivés à la dalle
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la pierre
le silence
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plus nu que la pierre
le silence
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silence
un pissenlit
(Danièle)
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Le lézard devant moi
ne sait pas
que je l'appelle ainsi...
(Ötli)
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haï
cria le lézard
prenant ses pattes à son ku
(JEA)
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"...faut-il se soumettre à un label pour écrire ?"
(Marcel)
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"Vive la liberté !"
(Monika)
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Des approches nouvelles, expérimentales.
RépondreSupprimerJ'observe avec attention ta procédure...
Danièle,
RépondreSupprimerJ'ai un peu de difficultés, ici, avec ce haïga.
D'une part, le haïku : sans la photo, je n'arrive pas vraiment à saisir. [Alors que, dans un haïga (comme je le comprends) chacun des deux éléments (photo et haïku) doit pouvoir "se tenir debout tout seul".] D'une certaine façon, haïku et image sont trop proches - ce qui t'a peut-être incitée à retrancher du haïku un élément qui y était à l'origine mais qui faisait "redondant" (simple hypothèse de ma part, je peux me tromper). En l'enlevant, le haïku manque toutefois de quelque chose dont il a besoin pour être intelligible. (Mais peut-être que c'est juste moi qui suis un peu "dure de comprenure" comme on dit ici )
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Ensuite, les distiques qui suivent.
Là, je m'interroge :
Est-ce qu'ils sont à lire indépendamment du haïga ?
Dans ce cas, je les comprends comme des fragments, peut-être inspirés par les publications sur le blogue de m.o.p.
Ou est-ce qu'il faut les lire comme alternatives éventuelles au haïku précédant, mais dans le cadre du même haïga ?
Dans ce cas, j'ai "un peu de misère", comme on dit ici. L'élagage et "le vide", le "non-dit", quoique essentiel au haïku, je crois qu'il ne faut pas en abuser. Pour inverser le vieil adage "trop, c'est comme pas assez", je dirais :"pas assez, c'est comme "trop".
Très difficile de trouver le juste milieu ! Moi aussi, je le cherche, tout le temps !
cordialement
M.
Bonjour Marcel,
RépondreSupprimerMerci de ton passage. Il s'agit effectivement d'approches expérimentales. Je n'ai pas spécialement cherché à écrire des haïkus. Ces fragments sont libres. Des associations d'idées. J'aime assez parfois.
Bonjour Monika,
RépondreSupprimerMerci également de ton commentaire.
Non, cette fois il ne faut pas spécialement parler (chercher) de haïkus ou de haïgas. Dans le libellé, j'ai pris soin de noter "variations". Comme je viens de le préciser à Marcel, l'écriture n'est ici guidée que par des associations d'idées, rien d'autre. Une petite détente que je me suis accordée. Donc pas d'abus, pas de juste milieu, une simple diversion (cf. dans le descriptif de mon blog la mention "textes libres"). C'est férié aujourd'hui.
Le lézard devant moi
RépondreSupprimerne sait pas
que je l'appelle ainsi...
Danièle, Monika, bonjour.
RépondreSupprimerNe pas oublier que certains fragments (morceaux brefs de texte)peuvent être des haïkus s'ils contiennent l'esprit haïku (condition minimale), le kigo n'étant même pas obligatoire (5 ème saison)
D'autre part, il semblerait que la présence de 5 mots soit indispensable pour obtenir un fragment-haïku.
Voir Cécile Cloutier (Anthologie du haïku "Chevaucher la lune" d'André Duhaime)
Mais, après tout, faut-il se soumettre à un label pour écrire ?
haï
RépondreSupprimercria le lézard
prenant ses pattes à son ku
Danièle,
RépondreSupprimertu vois, je n'avais pas pigé qu'il s'agissait là d'un "texte libre" ... Vive la liberté ! (D'autant plus que c'est jour férié chez vous aujourd'hui - ça aussi, je l'avait oublié...:-)
@Ötli,extra ! Comme un petit air de Prévert.
RépondreSupprimer@ Marcel,
RépondreSupprimer"Chevaucher la lune" n'est plus dans ma bibliothèque malheureusement. Il va falloir que je le récupère. Sais-tu que c'est justement André Duhaime qui m'a encouragée à continuer d'écrire des haïkus en me disant : "Vous racontez bien la mer" ?
J'aime les mots, les petits, les grands, les gros. Je suis fascinée par leur(s) pouvoir(s). Comme il est bon parfois de ne pas se restreindre... même à travers l'écriture minimaliste !
@ JEA,
RépondreSupprimerJe viens justement d'aller faire un tour dans la pinède toute proche. Dans ma tête quelques haïkus, dans les mains un bouquet d'asperges sauvages.
@ Monika,
RépondreSupprimerPrudence avec moi. J'aime jouer et les mots m'en fournissent une formidable occasion. Cette liberté là est trop belle pour devoir s'en priver.
L'écriture automatique est parfois passionnante. Et elle casse un peu les murs qui sont en nous.
@ Danièle et @ Marcel,
RépondreSupprimerpas de problèmes avec la liberté ! Au contraire... ;-) (Moi aussi, j'adore l'écriture automatique.)
A Danièle, à Hélène, etc.
RépondreSupprimerNous sommes parfaitement d'accord, vive la liberté d'expression.
Je signale que André Duhaime, en effet, compte beaucoup pour moi dans le domaine du haïku, car il possède une ouverture d'esprit d'exception, un accueil incomparable...
Continuons à écrire en "notre âme et conscience", tels que nous sommes. La Vérité, en écriture du haïku, n'existe pas. Tout évolue sans cesse, il suffit de lire la dernière anthologie du haïku japonais pour trouver des textes comme :
+++
Les os
de mes doigts
ont maigri
+++
Ozaki Hôsai,
page 174,
in Haïku du XX e siècle,
Le poème court japonais d'aujourd'hui,
Poésie / Gallimard,
présentation de Corinne Atlan et Zénon Bianu.
Amicalement.
Le texte était destiné à Danièle, à Monika, etc.
RépondreSupprimerPrière de m'exuser pour la coquille.
@Monika,Marcel,
RépondreSupprimerEn fait, il faut se méfier de nos attentes. Depuis quelques semaines, je publiais dans ce blog des haïshas et Monika m'a lue avec un esprit d'analyse préorienté. Ses remarques n'étaient donc que l'illustration de sa surprise. Je pense que nous sommes tous trois d'accord concernant la liberté d'écriture et la variété.
Lorsque je lis les différents auteurs, je suis souvent réjouie par cette variété, tant de l'écriture que des sujets abordés. Tout n'est certes pas bon à prendre mais quelle richesse ! Et de temps en temps, des perles pures : je pense ici à ce haïbun sur la vigne que j'ai lu il ya peu sur le blog de André Cayrel.
C'est vrai, Marcel : j'ai comme toi ressenti cette grande ouverture d'esprit de André Duhaime que je lis d'ailleurs toujours avec beaucoup de plaisir et d'intérêt. Et cette sensibilité, cette pudeur :
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leurs mots
enfants poèmes
mes fragments
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André Duhaime : "Séjours - haïkus et tankas" ; Ed. Christian Feuillette, Québec Canada, 2009)
Rien à ajouter. En six mots, tout est dit. Un haïku de toute beauté.
Le haïku de Ozaki Hôsai que tu cites, Marcel, est extrêment fort par son dépouillement même. Un squelette de haïku en parfait accord avec le sujet traité.
Pour finir sur une note plus charnelle et plus drôle, me vient cet autre du même auteur :
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Deux seins
superbes -
et un moustique !
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"Anthologie du poème court japonais"
Présentation, choix et traduction de Corinne Atlan et Zéno Bianu ; Poésie / Gallimard, décembre 2006.