jeudi 24 mai 2012



vent contraire
une déferlante rouge
vers l'océan

** 

Un océan rouge
surfant
sur un printemps fou

** 


Terre rouge,
les coquelicots
au pouvoir.

** 

vers le bleu
après le rouge
infini

**



van Gogh
dripping with red
poppies


**


rougir
de délires
et n'en rien dire

** 

Le temps retrouvé
des coquelicots
de Monet

** 
 
Les coquelicots sont de saison ...
Un texte inspiré par les coquelicots et la chanson de Fabrizio de André "la guerra di Piero" :
Là où tu t’es arrêté
Un jour de trouble
Les coquelicots ont poussé
Saisons mélangées
Ciels sombres sous horizon bouché
Des voix se sont mêlées à ta plainte
Voix étranges
Voix étrangères
Elles aussi croyaient en leur victoire
Elles aussi voulaient voler au-delà des frontières
Élargir leur espace
Servir leur drapeau
Haranguées par des épouvantails
À l’uniforme rutilant

Un jour tu as croisé ton frère
Et tu ne l’as pas reconnu
Et lui ne t’a pas reconnu
Au lieu de tomber dans les bras
Vous êtes tombés côte à côte
Dans un cri de douleur unifiée
Coupables de mort réciproque

Ici seuls les coquelicots poussent encore
Et quand part la belle saison
Ils laissent des traînées sombres
Pour rappeler l’ineptie
Des hommes …

Saravati

http://saravati.blogspot.com/2012/04/la-guerra-di-piero.html

**

16 commentaires:

  1. Un océan rouge
    surfant
    sur un printemps fou

    Amicalement

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    1. Le printemps s'est fait une raison. Le ciel a enfin viré au bleu. Merci, Yanis !
      Amitiés

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  2. Quel beau tableau propice à la création de beaux haïkus.

    +

    Terre rouge,
    les coquelicots
    au pouvoir.

    +

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    1. Merci, Marcel ! Il faut se dépêcher de profiter de ce tableau éphémère.

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  3. vers le bleu
    après le rouge
    infini

    Et en effet, ça penche légèrement vers l'Ouest!
    :-)

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    1. Il ne faisait pas bon ce jour-là tremper dans le Grand Bleu... Merci, André !

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  4. van Gogh
    dripping with red
    poppies

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    1. Oui, Iris, un véritable tableau de van Gogh. Merci de votre passage !

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  5. rougir
    de délires
    et n'en rien dire

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  6. Le temps retrouvé
    des coquelicots
    de Monet

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  7. Les coquelicots sont de saison ...
    Un texte inspiré par les coquelicots et la chanson de Fabrizio de André "la guerra di Piero" :
    Là où tu t’es arrêté
    Un jour de trouble
    Les coquelicots ont poussé
    Saisons mélangées
    Ciels sombres sous horizon bouché
    Des voix se sont mêlées à ta plainte
    Voix étranges
    Voix étrangères
    Elles aussi croyaient en leur victoire
    Elles aussi voulaient voler au-delà des frontières
    Élargir leur espace
    Servir leur drapeau
    Haranguées par des épouvantails
    À l’uniforme rutilant

    Un jour tu as croisé ton frère
    Et tu ne l’as pas reconnu
    Et lui ne t’a pas reconnu
    Au lieu de tomber dans les bras
    Vous êtes tombés côte à côte
    Dans un cri de douleur unifiée
    Coupables de mort réciproque

    Ici seuls les coquelicots poussent encore
    Et quand part la belle saison
    Ils laissent des traînées sombres
    Pour rappeler l’ineptie
    Des hommes …

    Saravati
    http://saravati.blogspot.com/2012/04/la-guerra-di-piero.html

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    1. Magnifique champ de coquelicot, j'adore ces parterres de fleurs rouges. Elles éclairent nos campagnes, souvent monochromes, dû à trop de monoculture, d'un zeste sauvage, d'anarchie végétale !

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    2. Oui, Cratès. Le coquelicot, c'est un peu la fête et... un peu l'enfance aussi.

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  8. Magnifique poème, Saravati, qui illustre parfaitement l'absurdité humaine. Merci !

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