lundi 30 avril 2012
dimanche 29 avril 2012
mercredi 25 avril 2012
mardi 24 avril 2012
http://www.dailymotion.com/video/xckuq4_le-chataignier_music
leur histoire
inscrite dans leur écorce
je n'étais pas née
mercredi 18 avril 2012
vendredi 13 avril 2012
Normandie : Abbaye de Jumièges
cloches de midi
un vol de corneilles
s'échappe des ruines
le dos au soleil
j'écrase du bout du pied
une taupinière
dressés face au val
des siècles superposés
lumière diffuse
la nef gigantesque
sous le ciel pommelé
un coucou lointain
dans la tourbe
le pas mollement s'enfonce
soleil au déclin
coiffes végétales
une femme taille la charmille
sourire aux lèvres
le bruit des cornes
sur le zinc de la mangeoire
un air d'Ecosse
les yeux dans les yeux
loin derrière le couchant joue
sur les eaux du fleuve
**
mercredi 11 avril 2012
Parcours haïku de la
Vallée de Chevreuse
25 mars 2012
La gourmandise
Haïku sélectionnés
(envois auteur.es et Gong HS Concours 2011)
Manger une huître ah !
cette chose vivante coulerait
dans ma bouche
Jean Antonini
fête
foraine -
de la barbe à papa
collée à mes doigts
de la barbe à papa
collée à mes doigts
Brigitte Briatte
Sieste
d’été -
Dans mon
rêve, mes deux fraisiers
Se sont
multipliés
Kévin Broda
école
buissonnière —
autour d'un feu
le goût des pinces d'écrevisse
autour d'un feu
le goût des pinces d'écrevisse
Karol
Rosiak
première
neige -
une cuillerée de miel
pour le yaourt
minik do
une cuillerée de miel
pour le yaourt
minik do
Saveur aigrelette
du cynorrhodon gelé -
volé aux oiseaux.
Jean-Paul Coutelier
l'eau scintille
un cormoran solitaire
déglutit trois fois
un cormoran solitaire
déglutit trois fois
Monika Thoma-Petit
printemps cuisant -
le chant glouton des abeilles
dans les haies de mûres
le chant glouton des abeilles
dans les haies de mûres
Claire Gardien
Derrière les ronces
framboises et fraises des bois
- les doigts rouge sang.
Marie-Noëlle Hôpital
derrière l'auberge
un ours vient manger des fraises
raconte l'aubergiste
un ours vient manger des fraises
raconte l'aubergiste
Monika Thoma-Petit
mémoire du jardin
sous la pluie
odeurs de thym et de sauge
sous la pluie
odeurs de thym et de sauge
Marcel Peltier
Drame chromatique
Le vert est une couleur
qui ne mûrit pas
Le vert est une couleur
qui ne mûrit pas
Mario Benedetti, trad. Colo
Liqueur de châtaignes
ou confiture de marrons...
toutes les Cévennes.
Marie-Noëlle Hôpital
Sieste à la plage -
dans le sac à pique-nique
une mouette rieuse
Agnieszka Malinowska
Repas de famille
un mochi vietnamien
- lune dans mon assiette
Lydia
Padellec
700 km.
de Bâle à Chantilly -
avaler les distances
de Bâle à Chantilly -
avaler les distances
Josette Pellet
soleil se couchant
sur la banquise fumante
- œuf au plat luisant
Minh-Triêt Pham
potage fumant -
la cuillère de crème
disparaît
Michel Duteil
Jour de
gaufre -
la
gourmandise
a le pas
léger
Valérie Rivoallon
Ourlées
de framboise
chocolat
jusqu'aux oreilles
ses
lèvres mutines
Bruno Robert
chair orange de la courge
je la coupe
au soleil
Jean Antonini
Amandes dorées
sur la peau grillée des truites
Schubert fait ses gammes
Danièle Duteil
Longtemps
le goût
du bonbon
sur la
langue
Valérie Rivoallon
Mouffette soûle
cuisine du presbytère
au fond du baril
Liette Janelle
une île flottante
à coups de petite cuillère –
m’échapper du monde
Brigitte Briatte
Là maintenant –
semble dire
la barquette de frites.
Christophe Jubien
crêperie bretonne –
glace au poivre de Sichuan
et thé de Ceylan
Damien Gabriels
Égrenant les heures
l’entame toujours plus large
du gâteau aux pommes
Patrick Druart
ciel de neige -
des arabesques de miel
sur la crêpe chaude
Michel Duteil
pelletant la neige
une idée fixe
de mousse au chocolat
Argentiane
Ciel sans lune
au centre de la galette
un jaune d’œuf
Danièle Duteil
cerisiers en fleurs –
chercher cette vieille recette
de clafoutis
Gérard Dumon
gelée de groseilles
le meilleur de la bassine
pour mes doigts
Argentiane
lune d’hiver –
la crème pâtissière fume
à la fenêtre
Françoise Lonquety
**
vendredi 6 avril 2012
3 feuilles sur la treille
(Janick Belleau, Danièle Duteil, Monique Mérabet)
HAÏKUS aux Éditions L’iroli www.editions-liroli.net
NOTE DE L’ÉDITRICE
Trois
voix cardinales du haïku
nous offrent leurs accents, leurs parfums mêlés, la fine observation
de leurs continents naturels. Le vent humide déchargeant une pluie
diluvienne ici se change ailleurs en cristaux de neige ou
de brouillard marin. Des pas de jeunes filles, devenues femmes,
glissent sous les frondaisons, s’arrêtent pour sentir courir le noroît
ou le vent dans les filaos, grimpent le Piton des Neiges ou
observent la basse mer. Où la notion d’un kigo figé vole en éclats
comme éclate le vase plein sous l’effet du gel.
Au
XXIème siècle comme à celui de
Bashô, d’un hémisphère et d’une saison à l’autre, l’expérience
humaine des haijins précède l’écriture du poème, donnant au haïku sa
saveur et son relief
caractéristiques.
Alors
que d’autres noms de fruits
et d’autres oiseaux viennent à notre rencontre pour nous éveiller,
un même souffle humain universel traverse ces textes. Souffle qui nous
invite à notre tour à observer et à écrire dans la langue
du haïku, notre commune aventure.
isabel Asùnsolo
Mon
avis :
Comment parler d’un livre dont on est l’auteure, co-auteure en fait puisque je partage ce bonheur
avec Janick Belleau et Danièle Duteil. Et comment dit-on quand on est à trois ? tiers-auteure ?
Je
me demande aussi de quelle manière évoquer mes écrits, moi qui suis
déjà embarrassée de devoir
formuler quelques mots de biographie… surtout lorsque mes haïkus
s’entremêlent à ceux d’autres auteures. Devrai-je ne pas parler de moi,
par courtoisie, par modestie ? Devrai-je ne parler
que de moi… et pourquoi pas !
Voilà une chronique qui débute mal… qui aurait du mal à débuter si je n’étais consciente de l’inanité
de telles interrogations.
Tout d’abord, il est inutile de porter un regard critique sur mes propres écrits, pas plus que sur
ceux de Danièle ou de Janick, d’ailleurs. Le lecteur se fera bien vite une opinion : les haïkus de 3 feuilles sur la treille sont tous
bons, excellents même puisqu’ils ont été sélectionnés par l’Éditrice de Liroli avec finesse et compétence.
Déjà,
je ne me sens plus propriétaire exclusive, dépositaire des miens. Ils
m’échappent, ils vont à
la rencontre de ceux des deux autres. Puis, ils se complètent,
fusionnent ou alors rebondissent vers un autre bout de chemin, un autre
univers.
Voyez, par exemple, pages 30-31…
Vous étiez tout en haut d’un escalier d’érable japonais (momiji) et vous atterrissez sur la plage
blanche d’une page, propice à la découverte haïkiste.
Vous croisez Danièle de l’île de Ré… et sa joie.
retour du soleil
dans la boîte aux lettres
un petit colis
(D)
Un peu plus loin – juste un continent, un océan à traverser – vous tombez sur Monique de la Réunion
qui sourit, elle aussi
boîte aux lettres vide
ce lundi – à côté
une mangue mûre
(M)
Et, quelques fuseaux horaires plus loin, tout là-bas du côté du Québec, Janick vous présente ce
qu’elle contemple
sur la chaussée
sa naissance à l’ombre
la fleur sauvage (J)
Trois feuilles voguant sur la même longueur d’onde
Au bout du compte, il est peut-être vain aussi de se demander « qui écrit quoi ». la
signature d’une initiale en bas de page est d’une bienheureuse discrétion.
Et
du coup, s’efface de mon esprit cette si peu élégante expression de
« tiers-auteure ».
L’association des haïkus, leur agencement est si évident, si
nécessaire que chacune se retrouve auteure à part entière. Chaque page
est habitée de la présence de toutes en même temps. Même
figurant en solo, chacun des tercets en annonce un autre, complice,
attendant de se dévoiler.
Une petite parenthèse pour vous inviter à découvrir le soli-haïku de la page 71… à couper le
souffle !
Cet ouvrage a trois auteures, donc, ainsi que le confirme la note de l’Éditrice :
« Trois voix cardinales du haïku nous offrent leurs
accents, leurs parfums mêlés… »
Trois… Et soudain, cette impression d’avoir décelé une inexactitude, un petit détail qui cloche, qui
ripe dans la recopie de cette note. « Trois voix » ? Non ! Non ! le compte n’est pas bon.
Notre beau livre d‘art est réalisé à… quatre voix ! Comment laisser sous le boisseau celle –
essentielle – d’isabel Asùnsolo, Éditrice de l’iroli, chef de chœur de ce concert polyphonique.
Quelle patience il lui a fallu pour piocher dans cet amas de feuilles tombées des haïkutiers de l’île
de Ré, de Québec, de la Réunion, pour les trier et n’en retenir qu’un essaim froufroutant.
Et avec quelle minutie de brodeuse, elle a su les associer, les apparier !
Chaque composition est une micro-histoire emmenant le lecteur vers un ailleurs qui rejoint son propre
imaginaire, ses propres ressentis.
« Alors que d’autres noms de fruits et d’autres oiseaux
viennent à notre rencontre pour nous éveiller, un même souffle humain universel traverse ces textes. » écrit l’éditrice. Que dire de mieux ?
Une
mention spéciale pour Benoît Delaite, le maquettiste, qui nous présente
au fil des feuilles de
papier un véritable ballet de feuilles, de tiges et de fleurs, de
haïkus… l’herbier qui danse ! Avec tant de force, tant de vie, qu’en
ouvrant sur une page au hasard, je me prends à me
demander si les éléments qui la composent n’auront pas changé de
place, s’ils ne suivent pas un perpétuel mouvement à l’abri des regards
pour se figer soudain… avec infiniment de
grâce.
Le mot de la fin à isabel Asùnsolo qui évoque [ce] « souffle qui nous invite à notre tour à observer et à écrire dans la langue du haïku. » Merci isabel.
(Monique MERABET, 28 Mars 2012)
Inscription à :
Articles (Atom)