samedi 30 juin 2012

les sentiers
de mon enfance
quel chemin derrière moi ?

**

fin du jour
sur le carrelage la mouche
agonise

**
 
brun marron
elle a de beaux yeux
la mouche

**
rides sur l'eau
tous emmitouflés dans leur pull
à regarder la mer

**
l'été à pas lents
pour quelques jours
devenir larve

**

vendredi 29 juin 2012

matin gris
pour la couleur des lambris
j'opte pour le gris 


sur ma feuille
la mouche passe et repasse
où est la faute ?


petite laine -
les passiflores aussi
restent sur leurs gardes


**


m.o.p.

Son chien blanc
(Belle et Sébastien),
poils au vent.

**

la truite prend
facilement la mouche
quel caractère !

**

Persiennes fermées -
à l'intérieur
l'été plus acceptable


** 


Ballet céleste
Au couchant d'été
Martinets noirs

**

jeudi 28 juin 2012

Folkestone
les yeux de l'octogénaire
pétillants


passage interdit
le seul à s'aventurer
l'écureuil


retour en train
une tête bat la cadence
en dormant

**

mercredi 27 juin 2012

cadran solaire
à l'observer longuement
je me ressource

**

une seul nuage
éponge tous
les cadrans solaires...

**


cadran solaire
retrouver le temps
après les nuages

**

jeudi 21 juin 2012

Do you speak English ?

le vent du large
dans mes cheveux
quel temps sur Albion ? 



fête de la musique
son souffle
plus intense


**



séduite par ses avances
j'offre mes cheveux
au vent

**


scirocco
his breath on my neck
a fan

scirocco
son souffle sur mon cou
un ventilateur

 **


Bye !

**

La beauté



espèces protégées
émeu et fleur oiseau
même combat

**

M.O.P.

 Cette voix,
dans la mélodie
d'un chant pur.

** 


Fête de la musique
La bouche grande ouverte
de la chanteuse

**

mercredi 20 juin 2012

Trois voix se répondent pour chanter la vie






Trois feuilles sur la treille
Janick Belleau, Danièle Duteil, Monique Mérabet



 L’iroli éditions, 2012
ISBN 978-2-916616-16-2
14,00 €
L’une habite Montréal, la seconde l’île de Ré et la troisième à la Réunion.
Elles se rencontrent sur le chemin du haïku le temps d’un livre richement illustré d’un herbier. Trois voix qui se répondent pour chanter la vie.
Danièle Duteil attache autant d’importance aux scènes de la nature qu’aux rencontres de hasard ou à ceux qui l’entourent. Elle évoque rarement ses impressions préférant les suggérer.

Chemin des Dames
le brouillard
n'efface rien


plage érodée
en haut de la falaise un pin
au bord du vide


Elle privilégie souvent l’épure. Un exercice difficile de haute voltige qu’elle maîtrise la plupart du temps :

au bout
de son pinceau
le vide

          Janick Belleau, habituée qu’elle est des tankas, ne cache pas ses sentiments. Telles les poétesses japonaises Hisajo Sugita ou Madoka Mayuzumi, elle ose dévoiler son cœur, faisant fi du discours rigoriste qui veut exclure la moindre émotion du haïku.

lune effilée
à travers les persiennes –
ton doigt sur mon dos


loup sur les yeux
je l’entends dans le noir
tourner les pages

Au contraire de Danièle Duteil, elle évite les haïkus trop abrégés, préférant employer au mieux toutes les possibilités offertes par une dizaine de mots.

pluie diluvienne
à pleines mains humer
la terre


          Je situerais Monique Mérabet à la croisée des deux précédents chemins. Elle préfère évoquer, sans épanchement, ces instants 'magiques' de sa vie quotidienne plutôt que peindre des tableaux naturalistes.

aujourd'hui
j'ai laissé la mangue
aux cétoines


nouvelles chaussures
sous mes pas l'escalier
change de chanson


Si le haïku de forme court/long/court a sa préférence, elle ne cherche pas à l'enfermer dans le schéma des 17 syllabes, privilégiant la fluidité du propos.

prof retraitée
dans le pot les stylos rouges
se dessèchent


          Toutes ces différences, subtiles mais certaines, font le charme de l'ensemble.
Souhaitons que les trois feuilles restent longtemps sur la treille... !
 


La lettre du haïku n° 56, juin 2012

distribuée gratuitement par l’Association pour la promotion du haïku


 Directeur de publication : Dominique Chipot


**



L'art du haïku ?
Savoir prendre ses distances
avec son JE.

**



Je est
un autre oiseau,
un farceur.
**


L'art
de la distance
utiliser
le Je
sans complaisance

**

mardi 19 juin 2012



mi-journée
le lézard cherche
son ombre

**

lundi 18 juin 2012

coucher de soleil
dans la fenêtre d'en face
le laurier en fleur

**
drame local*
la parachutée repart
sous les grêlons

* Circonscription La Rochelle / Ile de Ré

**

dimanche 17 juin 2012

lendemain de pluie
sur les panneaux électoraux
candidats lessivés

**

 
tout sauf candides
ces candidats
aux élections

**

samedi 16 juin 2012

vol de l'hirondelle
mon regard quitte la page
pour l'espace

**

Monique

Chant d'oiseau
mon regard se porte
vers le ciel

**

lundi 11 juin 2012

pluie battante
tout sourire à son stand
le marchand de pépins

** 


Roland Garros
les bâches déployées
sur le court
**


et puis la pluie
cherche sa vérité
au fond d'un puits

** 

Lire un haïku
sur la pluie
en écrivant
pour autrui
sourire...

** 


Claudie
o!rage en ukraine-
malgré la pluie battante
battante la France!

**

samedi 9 juin 2012

ciel de pluie
dans chaque pièce un bouquet
de bleuets
 **

vendredi 8 juin 2012

la nuit
de grandes plages vides
écouter les heures

** 

 Maïté / Aliénor

plage sous le vent
l'infini au sable mêlé
seules les heures

**
réveil tardif
au beau milieu de la route
le merle écrasé

**

mercredi 6 juin 2012

Vide

pas même un frisson
sur la table de jardin
des gouttes de pluie


Dès mon réveil ce matin, je sens que quelque chose manque à l'ambiance habituelle, une absence soudaine d'agitation au coin de la pergola, à l'endroit même où treille et chèvrefeuille mêlent l'exubérance de leurs feuillages. Pourquoi cette subite impression de vide ? 
Pressentant l'événement, je décide d'en avoir le cœur net : hissée au sommet de l'échelle prestement dressée sur la terrasse, je découvre alors le nid, tout rond, superbe mais vide. 

- "Il faut assurément que ces volatiles aient un compas dans l’œil pour approcher d'aussi près la perfection", songé-je.

Un instant, me revient le souvenir du geai chassé trois jours auparavant en raison de ses mauvaises intentions évidentes. Mais aucune victime à terre, aucune plume, aucune trace de combat. Il me faut bien admettre cette évidence : les oisillons ont pris leur envol. Finis donc les va-et-vient incessants des parents pour satisfaire l'appétit féroce de leur progéniture ! Finie la joyeuse animation !

Une demi-heure plus tard, alors que je prends mon petit déjeuner devant la baie vitrée, j'aperçois le mâle sautillant de buisson en buisson, marquant des temps de pause plus ou moins longs, becquetant sous les feuilles, désemparé... De merlesse point. 
Toute la nichée a donc migré en quelques heures, abandonnant sans aucun ménagement le pauvre père ! Le suivant un moment du regard, je ne peux m'empêcher de tourner et retourner dans ma tête cette question qui me préoccupe : "Un oiseau ressent-il aussi de la tristesse ?" 

**



désertion
papa merle
tourne en rond



**



nid
comme un lit
vide...

**

samedi 2 juin 2012

heure de la becquée
par petits paquets roses
les nuages défilent

**

 
fin d'année scolaire
Roch (le pire des gars tannants)
me donne un bisou

**

vendredi 1 juin 2012

un nid
sous la tuile
famille nombreuse

**


JEA 
la tempête ? quelle tuile
pour ce nid
orphelinat d'oisillons

** 

tas de compost
les deux mains dans la terre
vivante

** 

doigts dans la terre
extirpant des radicelles
un os

Danièle

***


Là, sur le mur
près des traces de nids tombés
une hirondelle construit

**